ENTRETIEN AVEC GÉRARD COURANT.

Entretien recueilli par Michèle Rollin, Le Monde libertaire, 9 au 15 janvier 1997.

Michèle Rollin : On connaissait les Cinématons, avec ses 120 heures de portraits de 3 minutes en Super 8, mais avec ce nouveau film, Chambéry–Les Arcs, tu as réalisé une vélographie. De quoi s’agit–il ?

Gérard Courant : C’est une autobiographie autour de ma passion du vélo. Je n’avais jamais pensé en faire un film car cela me paraissait impossible, impensable à réaliser. Mais les circonstances en ont décidé autrement.
Dans un premier temps, je fus invité, grâce à Pierre Vavasseur, un ami journaliste du Parisien, à suivre une étape du Tour de France dans une des voitures du journal. Je voulais profiter de ce voyage sur le Tour pour filmer la course et ses à–côtés avec ma caméra Super 8, pour mes Carnets filmés, qui sont une sorte de journal filmé que je tourne parallèlement aux Cinématons et à mes autres films.
Nous étions au début du mois de juin 1996 et je participais à un cocktail dans la salle de cinéma du ministère des transports qui suivait la projection du film d’un ami cinéaste. Je discutais avec beaucoup d'enthousiasme sur ma passion du vélo avec un producteur de ma connaissance. Il m'a laissé parler pendant vingt minutes et, à la fin de ce long monologue, il m’a suggéré l’idée d’en faire un film qu’il produirait si je pouvais lui faire parvenir un projet écrit. Inutile de vous dire que je me mis aussitôt au travail et, deux jours plus tard, je lui apportai un scénario qu’il accepta sur le champ. Un mois plus tard, j’étais en tournage et je me trouvai dans une situation que je n’avais encore jamais connu : j’étais payé et salarié pour faire du vélo comme un professionnel !

Michèle Rollin : Ce film déborde du cadre documentaire...

Gérard Courant : Chambéry–Les Arcs n’est pas un documentaire au sens habituel du terme. C’est un travail qui est plus proche d’une autobiographie ou d’un journal filmé. Je raconte ma découverte du Tour de France à la télévision vers 1960 chez mes grands–parents. Il fallait être vraiment mordu car on ne voyait pas grand–chose sur l’écran. Il n’y avait que des caméras fixes aux arrivées et l’on n’avait pas la possibilité de suivre la course comme aujourd’hui. Heureusement, mon grand–père, qui avait fait un peu de compétition vers 1910, m’expliquait la course, la tactique et me parlait des champions de l’époque, Bobet, Nencini, Anquetil, Rivière, Darrigade, etc.

Paris, Cinémathèque française, Palais de Chaillot, 7, avenue de Mun, 9 janvier à 20 heures.

 


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